Chers amis,
Arrivés à ZADAR, Paul négocie un séjour de 3 jours dans la marina proche de l’ancienne ville. En effet, avec les changements d’équipages des milliers de bateaux de location, les séjours dans les marinas en fin de semaine sont en général difficiles.
Nous parcourons l’ancienne ville (déjà visitée en 2012) à vélo et allons dîner dans une très bonne adresse du Michelin, face aux anciennes murailles, tout va pour le mieux !
Comme prévu, nous louons une voiture pour rejoindre les LACS DE PLITVICE à 135 km de là et passer une nuit à Hôtel JEZERA, situé dans la réserve naturelle, à deux pas de l’entrée principale du parc que l’on peut donc rejoindre à pied. C’était le bon plan car les visiteurs (très nombreux !) qui viennent sans loger sur place sont relégués dans des parkings beaucoup plus lointains qui leur imposent déjà une longue marche avant le véritable début des promenades.
Rien à critiquer ici : tout est très bien organisé, que ce soit les trajets en bateaux électriques ou en petits bus panoramiques, les sentiers de rondins,… Hotel impeccable (malgré son aspect un peu « soviétique », vestige des années communistes….) , personnel charmant, cuisine d’un bon niveau, bref une grand réussite.
Nous avons réparti la visite du parc en deux sessions d’environ 2 heures de marche. Les lacs supérieurs l’après-midi de notre arrivée et les lacs inférieurs le matin de notre retour. Après des semaines d’un trop grand statisme à bord (il fait vraiment trop chaud pour entreprendre des marches sportives…), cette marche – qui plus est, ombragée - nous fait le plus grand bien. Les vues sur les lacs et les cascades sont magnifiques, le tout dans des gammes de vert émeraude. Bref, un excellent souvenir !
Les 2.260 hectares du Parc National de Plitvice abritent une faune importante, notamment une quarantaine d’ours brun, une cinquantaine de loups et une population de lynx.
Avant de rentrer, nous faisons un petit tour dans cette magnifique région. Nous admirons les maisons et jardins soignés. Il y a une multitude de logements « B&B » qui semblent bien accueillants.
De retour à Zadar, excellent dîner sans prétention dans un petit restaurant géré par un couple d’Italiens charmants et accueillants : on vous offre un Prosecco pour patienter et un Lemoncello pour clôturer (on retrouve ici avec plaisir ces généreuses habitudes italiennes qui ne sont pas encore de mise en Croatie…).
Nous poursuivons notre navigation dans les îles, l’itinéraire et les escales étant choisis en fonction de la météo.
Petite escale à PRIMOSTEN
Coin voile : fond de mauvais tenue, après 3 essais d’ancrage, on prend une bouée !
Escale à DRVENIK LUKA, aux pendilles (gratuites) du restaurant Konoba JERE (cuisine moyenne) :
C’est avec grand plaisir que nous retrouvons TROGIR, superbe cité médiévale fortifiée. Nous passons 2 nuits à la marina ACI où la place (négociée…) en bout de ponton nous épargne des voisins et nous accorde une magnifique vue sur l’enceinte de la ville :
Avant de repartir, c’est avec bonheur que je fais mes provisions marché local :
Nous rejoignons ensuite l’île de BRAC dont nous décidons de faire le tour. Voici le sympathique port de MILNA et le superbe village de SUMARTIN, à l’extrême pointe Est de l’île, dont la particularité est que l’on ait une vue magnifique en arrière-plan sur les hautes montagnes du continent :
COIN VOILE : la baie de Sumartin étant assez profonde, il est difficile d’y ancrer en se ménageant un rayon d’évitage suffisant. Finalement, nous repérons sur le cap voisin une zone peu profonde où nous allons ancrer – tout seuls - pour la nuit, les prévisions météo annonçant un vent quasi nul. Pas de problème, nous avons un peu une place de concierge, assistant aux allers-venues des bateaux locaux. Surprise désagréable : à 2 H du matin, nous sommes réveillés en sursaut : un bateau à moteur, occupé par une demi-douzaine de soulards, vient nous aborder en criant et en gesticulant. On ne comprend ni ce qu’ils racontent ni ce qu’ils veulent. Paul leur crie de s’éloigner et, pour les dissuader de persister, les aveugle avec un phare puissant. Finalement, ils dégagent mais il faut bien une heure avant qu’on ne les entende plus dans les environs, donc nous demeurons attentifs… Conclusion : les mouillages où l’on se retrouve isolés, c’est bien, mais….. Et quoi faire, face à des hommes saouls ? Petit rappel à l’ordre : réfléchir à notre vulnérabilité….
L’étape suivante nous mène à SPRITSKA, haut-lieu d’exploitation de la fameuse pierre blanche de BRAC, utilisée notamment pour construire le Palais de Dioclétien à SPLIT (en 298 AC) et bien après ( !), notamment la MAISON BLANCHE à Washington. Heureusement, le savoir-faire de l’extraction et de la taille de cette superbe pierre persiste et on trouve ici l’ECOLE DE SCULPTURE qui accueille chaque année quelques dizaines de jeunes candidats pour un cursus de 4 ans à l’issue duquel ils trouvent aisément des emplois de sculpteurs spécialisés, notamment dans la rénovation d’anciens bâtiments.
A SPRTISKA, même les toilettes publiques et les réverbères son remarquables !
COIN VOILE : Accueil professionnel par le Harbour Master qui nous installe au quai sous pendilles au pied du clocher de l’église,….d’où réveil à 6 :30 par un concert de cloches (seul inconvénient de l’endroit !).
Dîner haut de gamme dans le restaurant de l’hôtel luxueux du coin, avec jardins éclairés :
Notre escale suivante est certainement l’un de nos endroits préférés : SPLITSKA.
COIN VOILE : la baie étant très petite, il n’y a pas de charters… mais pas non plus de réel emplacement pour ancrer ! Nous trouvons une profondeur suffisante et des pendilles au quai, juste devant le bar local. On nous dit que le responsable du quai est hors circuit, c’est donc gratuit. La vue est superbe. Le seul inconvénient, ce sont les parlottes à la terrasse du bar jusqu’à 2 heures du mat. mais cela finit par nous bercer….
Nous rejoignons ensuite la marina de SPLIT où nous avons la chance d’occuper une place le long du quoi extérieur, avec vue sur la ville :
La vieille ville est toujours impressionnante avec le PALAIS DE DIOCLETIEN, ses ruelles tortueuses, ses nombreux palais, la statue de Grégoire de Nin du sculpteur MAESTROVIC :
Justement, nous décidons d’aller visiter la GALERIE IVAN MESTROVIC installée dans la maison du sculpteur (1883-1962). Il fit construire cette maison monumentale et imposante – en pierre de Brac - entre 1931 et 1939, période pourtant politiquement troublée…. Ceux que cela intéresse trouveront plus de détails notamment sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Me%C5%A1trovi%C4%87
Son œuvre - impressionnante et puissante – ne vous a cependant pas «émus »…
ANECDOTE :
Le Capitaine se réveille un matin avec une nouvelle idée : «acheter de nouvelles CROCS ». Direction : SPLIT, centre commercial situé sur les hauteurs à +/- 8 km du centre. Nous entamons donc, à vélo, Paul en tête armé de son GPS et moi derrière (en femme docile…), le long cheminement pour y arriver. Heureusement, nous pouvons pratiquer des trottoirs ombragés et, en nous ménageant quelques arrêts pour souffler et après avoir surmonté les méandres parfois capricieux du GPS, nous arrivons au « MALL », temple de la surconsommation, endroit que nous abhorrons habituellement…. Mauvaise surprise : CROCS, qui apparemment est en train de repenser sa politique commerciale, a supprimé le fameux magasin de la marque. La collection est éclatée, sans grande logique, entre différents magasins de chaussures qui n’offrent donc pas la gamme complète. Paul trouve finalement son bonheur dans une paire de CROCS « nouvelle génération », aérodynamique et sur coussin mousse (à côté de cela, les anciens modèles font office de dinosaures !) :
Reste maintenant à rentrer, en se délectant de la descente de 8 km vers Split. Il commence à faire sombre et en cyclistes responsables, nous allumons nos phares et lumières, rien à dire (heureusement…).
Mais l’histoire n’est pas finie. Paul prend son rythme « dynamique » et franchit un signal « orange sanguine ». Marianne, toujours disciplinée s’arrête au rouge mais, finalement, aucune voiture ne se profilant à l’horizon, elle décide de franchir le feu rouge. Aussitôt, une voiture de police avec une sirène stridente lui intime l’ordre de s’arrêter. Evidemment, penaude, elle obtempère. Les deux flics – peu amènes, dans le style « local » - lui demandent sa carte d’identité. Ils manquent s’étrangler quand elle extirpe une copie de sa carte (les originaux de nos cartes étant prudemment laissés en lieu sûr…). Ils menacent de l’emmener au bloc central, avec les menottes. Elle propose d’appeler son « mari » (déjà 3 km plus bas !) qui, dans la farde des papiers préparés l’après-midi même pour la police maritime , détient les papiers originaux. Finalement, ils se calment, se disant que tout cela va être compliqué à gérer, y vont de leur leçon de morale « c’est très mal de passer au rouge et cela coûte 500 € ! » et laisse partir la coupable, sans plus !
Après tout cela, face aux belles murailles éclairées de la vieille ville, nous dégustons un apéro bien mérité !
A bientôt,
Marianne & Paul
