POLLUX-NEWS – 21/07/2019 – CORSE – SARDAIGNE - OSTIE

Chers Amis,

Depuis Menton, une agréable navigation de nuit (essentiellement à la voile) nous a menés dans le Nord de la Corse, plus précisément à CALVI, toujours dominée par sa belle citadelle.  La baie étant équipée de bouées (payantes) dans le but d’épargner les posidonies (tout en assurant des recettes substantielles à leurs exploitants), nous en avons prise une pour quelques jours ce qui nous a permis d’y laisser le bateau en sécurité et de nous échapper en voiture pour aller admirer les superbes paysages du centre de la Corse, dont voici quelques vues qui n’ont rien à envier à la Suisse.  Mais on peut vous l’assurer : c’est encore plus beau et plus impressionnant « en vrai » !

Les Golfes de GIROLATA et de PORTO, avec la réserve naturelle de Scandola et les Calanques de Piana, explorés depuis la mer, sont magnifiques et incomparables :

Une petite incursion en SARDAIGNE à CASTELSARDO (cette fois, après une nuit pénible de vents insuffisants et capricieux…) nous a permis de retrouver avec grand plaisir nos amis belgo-sardes Francesca et Paolo, toujours si accueillants, qui n’ont pas manqué de nous préparer quelques goûteuses spécialités sardes.

Nous avons ensuite passé un bon moment dans les LAVEZZI aux amoncellements de rochers impressionnants (NB : Attention aux brigades environnementales qui font la police pour interdire certains mouillages : un Arrêté municipal récent, inconnu des plaisanciers, restreint les zones autorisées et nous avons dû nous déplacer….) :

Le port de BONIFACIO reste toujours un lieu animé, avec de nombreux mouvements journaliers de plaisanciers, beaucoup de manœuvres parfois « limites » mais heureusement efficacement encadrées par la jeune équipe du port à laquelle on peut seulement reprocher de ne pas respecter la vitesse imposée avec leurs youyous : leurs remous, souvent excessifs, secouent sans complexe tous les bateaux !

Pas de catastrophe en tout cas depuis 2015 : certaines maisons de la vielle ville restent toujours dangereusement ancrées à l’aplomb du vide, on ne peut s’empêcher une certaine inquiétude…..

Nous sommes arrivés à PORTO VECCHIO sous la canicule.  Le seul endroit frais était l’église avec l’airco !

En tout cas, nous avons vraiment apprécié notre séjour en Corse, l’île de Beauté qui porte bien son nom.  Il nous a semblé que, depuis nos précédents séjours, les Corses se sont montrés bien plus aimables.  Il faut dire qu’en 2003 et 2015, nous y étions en septembre, donc en « fin de saison », sans doute à un moment où les locaux sont « saturés » des touristes….   Pour ceux qui ne connaissent pas encore l’un des plus beaux endroits de la Méditerranée (si pas le plus beau !), allez-y, mais de préférence dans la période mi-mai/mi-juin, quand la nature n’est pas encore desséchée et quand les Corses sont (encore) heureux de revoir les touristes après l’hiver !

Une certaine nostalgie s’est néanmoins emparée de nous : en effet, en 2003 (avec 16 ans de moins !) nous étions en Corse, en voilier de location avec des amis, ma sœur et mon beau-frère.  Seize ans, c’est vite passé mais cela a suffi pour voir disparaître l’un des membres de l’équipe, Albert, un ami cher de Paul….  C’est d’ailleurs avec plaisir que nous avons récemment rencontré sa fille Valérie lors de notre passage à Cassis et à Aix.  Les évocations de nos aventures communes en Corse et de toutes les péripéties impliquant son père (personnage quelque peu « hors du commun ») ont constitué un appréciable moment d’amitié et de souvenirs partagés.

Après avoir étudié de près la météo pour trouver une fenêtre acceptable, nous avons quitté PORTO VECCHIO pour FIUMICINO (135 NM).  La traversée de nuit a été mouvementée (6 à 8/9 Bft et vagues de 2 à 3 m) mais nous avons quasi tout fait à la voile, sans problème particulier.  C’était donc avec satisfaction que nous avons clôturé ce premier volet de navigation en 2019.  A noter que nous avons postposé au lendemain notre entrée dans le Tibre dont la barre à l’embouchure n’offre que +/- 3 m de profondeur.  Avec un tirant d’eau de 2 m et des vagues résiduelles de +/- 2 m, il valait mieux ne pas prendre de risques.  D’ailleurs, un navigateur italien nous a confirmé que, chaque année, quelques bateaux s’y faisaient prendre et étaient sinistrés.

A FIUMICINO, endroit charmant et bucolique (sauf les moustiques), nous avons pris nos vélos pour nous rendre à OSTIE (OSTIE vient de OSTIUM qui veut dire en Latin « embouchure »), l’ancien port antique de ROME, qui a officié pendant environ 6 siècles.  Ce n’était que 5 km mais l’absence de pistes cyclables et l’obligation d’emprunter des voies rapides (avec de rapides conducteurs italiens….) nous ont quelque peu stressés.  Toutefois, nous n’avons pas regretté nos efforts car cette visite était vraiment intéressante. 

Cet énorme site (50 ha), agrémenté d’impressionnants pins parasol, est encore peuplé de maisons (parfois à plusieurs étages), magasins, théâtre, thermes, restaurants, forum, etc dont les briques sont encore bien vaillantes et dont l’aspect préservé permet de se faire une bonne idée de la vie à cette époque.  Contrairement aux sites historiques construits avec de gros blocs de pierre qui, souvent, font l’objet de pillages et de reconstruction ailleurs sous d’autres formes, les constructions en briques, impropres aux démontages, apparaissent plus pérennes. 

La ville a connu son apogée au Ier siècle de notre ère, avec 100.000 habitants.  Son déclin s’est amorcé à la chute de Rome et s’est poursuivi suite à l’ensablement du Tibre.  Les habitants l’ont finalement désertée pour cause d’insalubrité (malaria) due au réchauffement climatique de cette époque, avant l’ère glaciaire du Moyen-Age (cf « Histoire du climat » de Emmanuel Leroy Ladurie)

Le musée réserve aussi quelques belles surprises :