17 mai 2019
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Chers Amis,
Nous avons trouvé CAP D’AGDE assez séduisante, judicieusement répartie sur une très grande superficie que nous avons parcourue à vélo. C’est aussi le haut lieu de la jonction du CANAL DU MIDI à la Méditerranée : au départ de Toulouse, cette formidable réalisation de l’ingénieur Paul RIQUET sous le règne de Louis XIV, déroule ses 241 km jusque dans l’étang de Thau. Ne ménageant pas sa peine – et ses propres deniers – Riquet est parvenu à un exploit technique sans précédent, s’appuyant sur des équipes d’ouvriers, dûment organisées et motivées par une paie mensualisée et des avantages sociaux inédits pour l’époque (par ex. : paie maintenue les jours de pluie !). 12.000 personnes y travailleront de 1667 à 1783. Malheureusement, Riquet ne verra pas l’inauguration de son canal et ses héritiers devront continuer à payer les dettes encourues, notamment à cause de la défection financière de Colbert dont les caisses étaient à sec….
Nous entamons la balade le long de l’Hérault et nous admirons l’écluse ronde d’Agde à 3 voies, réalisation unique en son genre qui permet de passer un bief du canal mais aussi de rejoindre l’Hérault et la mer.
De Cap d’Agde, dans l’attente d’un sérieux coup de vent, nous avons rejoint PALAVAS-LES-FLOTS où – après lourde insistance par téléphone – la marina nous a finalement accordé la « dernière place possible », à savoir une « grande place, a priori trop grande pour notre bateau, nécessitant de très longues amarres,… ». D’après une image Google, nous nous attendions à des bouées (dans lesquelles il faut judicieusement passer les amarres). He bien, non : surprise : nous avons droit à des « piliers » comme à Venise, en fait beaucoup plus simples à gérer. Donc, pas de problème pour nous amarrer, nez au quai, opportunément sous le vent du ponton vu les 50 nœuds qui ont sévi par la suite….
Le lendemain, nous rejoignons MONTPELLIER à vélo : 13 km, vent debout, c’est un trajet « aéré » mais néanmoins très plaisant, le long de la rivière LEZ, sur pistes cyclables aménagées. Le retour avec un vent ¾ arrière est nettement plus confortable.
La belle surprise de MONTPELLIER (par ailleurs hantée de nombreux mendiants, musiciens d’occasion, tags, même (sacrilège !) sur d’anciens toits d’ardoises, etc,…) c’est la COLLECTION FABRE. En effet, le peintre talentueux François-Xavier FABRE (1766-1837), originaire de Montpellier mais ayant fait une partie de sa carrière notamment à FLORENCE, a réuni une belle collection qu’il a légué à sa ville natale.
LA GRANDE MOTTE
Contrairement à nos a priori négatifs, nous avons plutôt apprécié cette gigantesque réalisation : l’architecture des immeubles est acceptable, le port est bien organisé, ce n’est pas un trou perdu (comme par exemple Port Camargue qui nous a semblé bien désolé).
De là, en voiture, nous faisons un petit circuit.
NIMES
Depuis notre visite approfondie des arènes (1er s. – 24.000 places), audioguides à l’appui, la vie des gladiateurs n’a plus de secrets pour nous : sortis des écoles de gladiateurs, pour lesquelles ils représentaient un investissement significatif, leur objectif premier n’était pas de s’entre-tuer mais d’offrir de beaux spectacles. A partir du Vème siècle, ces combats sont interdits et cet amphithéâtre se transforme en village qui compte 700 habitants jusqu’au XVIIIème s.
La Maison Carrée
Appellation bizarre pour quelque chose qui ressemble véritablement à un temple, en l’occurrence érigé au 1er s. BC et voué au culte d’Auguste. Par la suite, ce temple a été effectivement transformé en habitat.
Nîmes, c’est aussi des jardins splendides et l’arrivée de l’aqueduc qui lui a amené de l’eau pendant 5 siècles, entre autres via le fameux Pont du Gard. Grâce à une pente moyenne de 25 cm par kilomètre (soit 12 m de dénivelé total : comment ont-ils mesuré cela à l’époque ?), parmi les plus faibles jamais réalisées à cette date (1er s.), l'aqueduc acheminait par gravité 30.000 à 40.000 m3 d'eau courante par jour depuis une source située à Uzès, sur une distance de 50 kilomètres jusqu'à Nîmes. Exploit de ces Romains qui ne reculaient devant rien....
Au Musée de la Romanité, outre une exposition temporaire sur Pompéi (cela tombe bien, c’est à notre programme cette année), nous visitons (en vitesse malheureusement) ses belles collections permanentes.
ARLES
Encore une ville romaine, par ailleurs très bien vue de Jules César car en 49 BC, voulant vaincre Marseille aux mains de Pompée, il a pu faire construire à Arles 12 navires en un temps record ce qui lui a permis de remporter la victoire. Pour récompenser les Arlésiens de leur aide, il fonda à Arles une colonie romaine en lui attribuant une partie des territoires marseillais.
Outre les belles arènes, on admire aussi dans le musée les vestiges impressionnants d’un bateau gallo-romain à fond plat, découvert en 2004 dans la vase du Rhône. Il a fallu 10 ans de travaux et de traitements d’envergure (et un budget de plusieurs millions d’Euros), pour arriver à présenter convenablement ce chaland de 31 m de long ainsi que les vestiges de son importante cargaison.
AVIGNON
Sous la pluie, il faut le dire, tout est moins beau et Avignon ne nous est pas apparue sous son meilleur jour. Evidemment, le Palais des Papes est impressionnant mais on ne peut pas dire que ce soit un chef-d’œuvre d’esthétisme. Toutefois, la cheminée pyramidale surplombant la cuisine nous a semblé assez unique en son genre. Il faut dire que les papes et leur entourage avaient la réputation d’être bien nourris (ce n’était d’ailleurs pas là leur pire défaut…). Bien sûr, le Pont, toujours présent, nous rappelle nos chansons d’enfants….
LES BAUX DE PROVENCE
Foire d’empoigne pour y arriver, parkings limités, foule déambulant dans les ruelles de ce sympathique vieux village provençal. Les ruines du Château sont peu intéressantes mais depuis ce site, la vue sur cette belle région est imprenable. L’histoire nous apprend que Richelieu, mécontent que le village ait servi de refuge aux protestants, l’assiège et le détruit en 1633.
Après une superbe journée de navigation au portant, nous rejoignons le Port de Frioul, face à Marseille afin de nous abriter du prochain coup de vent annoncé. Effectivement, cela soufflera fort : 57 nœuds dans le port ! A pied, impossible d’avancer à certains endroits et l’on aperçoit quelques voiles ou drapeaux en lambeaux. On ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour les victimes de cyclones dont les vents atteignent le double (ou même plus) de ce que nous subissons ici…
MARSEILLE
Nous traversons la rade pour nous rendre au Vieux-Port, endroit mythique pour tous les lecteurs de Pagnol. Toutefois, nous ne croisons personne qui ressemble à Marius, César, Fanny et autres personnages truculents de cette saga bien connue. Au contraire, nous nous demandons si nous sommes bien en France !
La dernière réalisation culturelle de Marseille est le MUCEM, le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée qui occupe deux bâtiments : l’ancien Fort St-Jean (XVIIème s.) et, reliée par une passerelle, une nouvelle construction cubique entourée d’une résille de béton noir, très originale et esthétique !
A bientôt,
Marianne & Paul
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