POLLUX NEWS – 19/06/22 – ZAGORIA & CHRISTINA – SUD PELOPONNESE

Chers amis,

En attente de la livraison de ce fichu câble de radar, nous en avons profité pour louer une voiture et aller passer 2 nuits dans la belle région de ZAGORIA.

Zagoria doit son nom à un terme d’origine slave signifiant « au-delà des montagnes ».  De fait, la région échelonne des sommets de 420 m à 2.456 m, recouverts de neige en hiver.  Ses 46 villages, avec leurs pierres grises magnifiquement taillées, leurs solides balcons en bois et leurs toits en lauzes se fondent dans un paysage grandiose de montagnes abruptes, de forêts, de gorges vertigineuses et de torrents.

Jusqu’à la fin du 19^ème siècle, cette population de rudes montagnards vivait de l’exploitation du bois, de l’élevage et de l’agriculture mais aussi des revenus d’émigrés Zagoriotes dans divers pays européens.

La région abrite une flore et une faune extraordinaires (daims, sangliers, chèvres sauvages, quelques ours, loups et chats sauvages).

Les GORGES DE VIKOS figurent dans le livre des records comme étant le plus grand canyon du monde avec une profondeur de 900 m et une largeur de maximum 1.100 m.

Elles attirent maintenant de nombreux randonneurs, les plus courageux s’embarquant pour des heures de balades, pas toujours faciles, surtout après les pluies d’orages assez fréquentes ici l’après-midi.  Nous nous sommes limités à descendre dans les gorges et à en remonter au départ du beau village de MONODENDRI, ce qui nous a déjà pris 3 heures et a valu à Marianne une petite chute heureusement sans gravité (NB quand même une entorse au pouce droit et une ou deux côtes « froissées » mais aucune égratignure….).

Voici quelques photos :

Le village de MONODENDRI et la vue de notre chambre :

La rivière et deux ponts (il y en a de nombreux) :

Une jolie église avec une galerie latérale, modèle fréquent dans la région et les fresques du Monastère Agia Peraskevi ancré en haut des Gorges de Vikos :

Le passé géologique de la région remonte à 200 millions d’années et nous laisse notamment des concrétions surprenantes tellement elles comportent des strates d’une structure rectiligne parfaite :

Au gré d’une promenade dans le village, nous visitons une exposition très intéressante de photos anciennes sur la Grèce des années 1900, dans lesquelles la rudesse des conditions de vie de l’époque apparaît très bien :

Après ce bain bienvenu de verdure et de fraîcheur, nous retournons à CORFOU pour prendre livraison du fameux câble… qui, incroyable, nous attendait déjà là depuis 10 jours, à notre insu, le site de DHL mentionnant des informations erronées !  On vous passe les réactions vives du Capitaine dans ce contexte…..  Le pire est que le test du radar avec ce nouveau câble (effectué donc avec 10 jours de retard !) a révélé que le dysfonctionnement du radar tient au radar lui-même et non au câble.  Il a donc fallu le démonter et le confier (non sans craintes vu l’inefficacité ambiante…) à un représentant local qui devait ensuite l’envoyer à Athènes, où nous devrions le récupérer, si du moins il est réparable.  Affaire à suivre.

Le Canal de Corinthe étant fermé depuis de longs mois suite à des éboulements, il nous faut contourner le Sud du Péloponnèse.  Pour avoir déjà fait ce trajet en 2012 en direction de la Crète, nous savons qu’il n’a rien de vraiment enthousiasmant et que les bons refuges sont rares.

Ayant fait escale à KATAKOLON, lieu hautement fréquenté par les CRUISE SHIPS qui déversent leurs occupants pour qu’ils aillent visiter OLYMPIE (vu en 2012), nous avons pu admirer le yacht d’Onassis, le « CHRISTINA O » qui ne peut pas accoster ses 99 mètres de long et ses 4 m de tirant d’eau n’importe où :

Le Christina O est à l’origine une frégate de la marine canadienne utilisée dans la lutte anti-sous-marine lors de la Seconde Guerre mondiale.  En 1954 le milliardaire Aristote Onassis l'achète 34 000 dollars et dépense plus de 4 millions de dollars pour en faire le yacht le plus luxueux et high-tech de l'époque.  Il le baptise Christina du nom de sa fille Christina Onassis1.

Le navire reçoit parmi les plus prestigieux invités de l'époque tels que Maria Callas, Frank Sinatra, Richard Burton et Elizabeth Taylor, Greta Garbo, le Roi Farouk Ier d'Égypte, John Fitzgerald Kennedy et sa femme Jacqueline Kennedy, Winston Churchill, Ava Gardner, Cary Grant, John Wayne, John D. Rockefeller et d'autres.

Racheté finalement en 2015 pour 25 millions € et encore rénové, il est maintenant proposé en location à 620.000 € (été) et 700.000 € (hiver) la semaine + caisse de bord.  La notion de « caisse de bord » étant très vague, ceux qui seraient intéressés ont intérêt à en savoir plus (On espère en tout cas que l’équipage (38 personnes) et le carburant (800 litres à l’heure !) sont compris !!!)

Escale dans la jolie BAIE DE NAVARIN, lieu de la bataille tragique qui s’y déroula en 1827 suite à une bavure militaire : les Turcs qui y étaient mouillés ont mal interprété la venue – pacifique – de navires anglais, français et russes et ont déclenché les hostilités.  Résultat : malgré leur puissance de feu supérieure et l’appui de leur citadelle, ils ont perdu 82 navires et 6.000 hommes. 

Très bonne baignade mais avec une pensée macabre pour les squelettes qui doivent en jalonner le fond ….

Le très beau mouillage de METHONI, avec sa citadelle vénitienne dotée au XVIème s. d’une tour turque :

Nous sommes maintenant au mouillage de ELAFONISOS (avec un vent costaud !) dans l’attente du passage du CAP MALEE (de réputation « délicate »).

A bientôt,
Marianne & Paul